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 Vos avis sur le début de mon roman

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billythekid945
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Nombre de messages : 1
Age : 32
Date d'inscription : 24/06/2013

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MessageSujet: Vos avis sur le début de mon roman   Vos avis sur le début de mon roman Icon_minitimeLun 24 Juin - 7:31

Bonjour à tous, 

Tout est dans le titre, je me lance pour la première fois dans l'écriture d'un roman policier. J'aurais aimé avoir vos avis et vos commentaires/critiques. Soyez simplement francs :). Merci de prendre le temps de me lire, n'hésitez pas à donner vos avis ça me sera très utile! 

A bientôt 



Biohazard

Chapitre 1 : L’inattendu
 
« Demain, le soleil sera présent sur toute la région malgré quelques nuages… » Alan éteignit la télévision. Vivant seul, dans son splendide appartement au dernier étage d’un gratte-ciel de Tokyo, ce bruit de fond sonore lui permettait d’oublier quelque peu sa solitude. Il posa son regard sur le grand mur blanc à sa droite où trônait le symbole de sa réussite. Diplômé d’informatique de la « Massachusetts Institute of Technology », ainsi que de la célèbre université de « Tôkyô Daigaku » dont il sorti major, aucun doute Alan Beaker passait pour un modèle en la matière. Il faisait d’ailleurs, à ce titre, la fierté de ses parents. En fait, ses études étaient sa seule consolation. Spécialiste et passionné de nouvelles technologies, son environnement était composé des gadgets les plus « High-Tech ». Alan aimait avoir une longueur d’avance et se procurait sans arrêt les dernières nouveautés. Il se demandait parfois si ce besoin compulsif n’était pas lié à un profond sentiment d’abandon…
Pensif, il contemplait les lumières de Tokyo en cette nuit d’hiver au travers de l’immense baie vitrée qui entourait son appartement. Cette vision lui rappelait des décors de cartes postales. Cependant, l’admiration qu’il ressentait face à ce spectacle était bien loin de ses pensées du moment, empreintes de nostalgie. Il se remémorait ses jeunes années. Le souvenir de ces trente-quatre ans écoulés faisait naître en lui un sentiment d’inachevé. L’absence d’une personne avec laquelle partager son quotidien, la vie loin de ses parents restés dans sa ville natale de Sacramento faisaient de ses jours un long ennui sans fin. Il ne prenait d’ailleurs plus la peine de donner de ses nouvelles aux rares personnes qui tenaient à lui. Il ne pouvait s’empêcher de penser que la monotonie de sa vie ne valait pas la peine d’être racontée. Cette routine convenait par ailleurs parfaitement à cette ville nippone où chacun inspire la rigueur, cette manière de toujours être dans la norme. D’après lui, les japonais étaient passés maître dans l’art de se fondre dans la masse, de respecter les règles établies par la société. Décidément, les rues américaines où tout le monde traverse au feu rouge lui manquaient.
Un bruit sourd le sortit de sa léthargie, un crissement de pneu et enfin un bruit de verre brisé. Sous ses yeux, une camionnette venait de s’encastrer dans un réverbère provocant les cris de la foule, apeurée. Sur cette fourgonnette était écrit en lettres capitales : « World Wide Genetics ». Alan sursauta en reconnaissant le logo de la WWG, l’entreprise pour laquelle il travaillait ! Des hommes cagoulés armés de fusils automatiques s’avançaient vers l’utilitaire. L’un d’entre eux, une « armoire à glace » défonça la poignée des portes arrière d’un coup de crosse.  Alan réalisa qu’il assistait à un braquage en règle. Il sentit dans son dos qu’il ruisselait de sueur. Après quelques instants sans bouger, comme paralysé par ce qu’il voyait, il attrapa son téléphone : « 
—Allo ?
—   Police nationale j’écoute ?
—   Oui, il y a eu un accident en bas de chez moi, une camionnette, ils cambriolent la fourgonnette ! Vite !
—   Calmez vous et dites moi où vous êtes?
—   J’habite à deux rues  de « Takarazuka-Minamiguchi »
—   La station de métro ?
—   Oui, faites vite ! »
Trente minutes plus tard, Alan répondait aux innombrables questions posées par l’enquêtrice Aikyo Shiwaze de la « Keisatsu-chô », la police nippone. Le stress avait encore une forte emprise sur lui. Les événements brutaux de ces dernières minutes ne lui avaient pas encore permis de retrouver ses esprits et l’insistance de son interrogatrice n’arrangeait rien: « 
—   Êtes-vous sûr de ne rien avoir oublié ?
—   Non, je suis navré je n’ai pas plus de précisions à vous donner, tout s’est déroulé si rapidement, Balbutia t’il, encore sous le choc.
—   Ces types que vous avez vus, avaient-t’ ils des choses en commun ?
—   En dehors de leur cagoule sombre, je ne crois pas…je ne me souviens pas.
—   Cette camionnette appartenait à l’entreprise dont vous faites partie, savez-vous qui aurait pu s’attaquer à la WWG ? Que pouvaient-ils vouloir y trouver? Rajouta-t-elle.
—   Non…non, je n’en ai aucune idée. Je n’appartiens qu’au service informatique, vous savez.
—   N’avez vous vraiment rien remarqué de particulier ? Quelque chose qui sorte de l’ordinaire, qui puisse nous aider ?
Alan pris une profonde inspiration, essayant de se calmer. Il suait à grosses gouttes tant il était bouleversé.
— Il y a bien cet homme, celui qui a mené le cambriolage. Une force de la nature, il devait mesurer au moins deux mètres et était très carré, le genre de mec qui intimide. Celui là, je m’en souviens…  Malheureusement je n’ai rien de plus à vous apprendre, je suis navré. »
Elle le remercia en lui rappelant de rester disponible pour un éventuel autre entretien puis,  s’en alla interroger d’autres témoins. Alan se dit alors que la police allait en avoir pour un long moment tant il y avait de témoins durant le braquage.
      Alan méditait, le regard vague sous sa douche, le jet chaud et réconfortant ruisselant le long de son corps. Il y avait bien longtemps qu’il ne pratiquait plus le sport, aussi ses muscles s’étaient amenuisés au fil des années passées devant son ordinateur. Si la nourriture japonaise lui avait permis de garder la ligne, il n’était plus aussi fringant que durant sa jeunesse. Alan se repassait mentalement en boucle les images des dernières heures. Après maintes tentatives pour se rappeler quelque chose, un détail, ses souvenirs étaient devenus de plus en plus flous et imprécis. Il ne parvenait plus à distinguer la réalité de son imaginaire. Il parvint alors à une conclusion : un peu de repos lui ferait le plus grand bien. Il écrivit un email à son patron, lui demandant de lui accorder sa journée en raison des circonstances particulières. Il espérait ainsi apaiser ses émotions. Peu après, il s’endormit, exténué.  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre 2 : La naissance
 
Lundi, 7h du matin, la fourmilière parisienne était déjà en pleine activité. Comme à son habitude, Paul Roussel, allait passer toute sa journée assis sur un banc du bois de Boulogne. Il aimait y travailler. Il trouvait cet endroit paisible et d’un autre coté, le fait de ne jamais être seul en cet endroit le rassurait. Il y a bien longtemps que Paul avait laissé tomber l’idée d’aller suivre les cours magistraux à la Sorbonne où il étudiait l’informatique. Il considérait la présence en cours et l’obligation de se déplacer comme un gaspillage abusif de son précieux temps. Il préférait apprendre par lui-même en pianotant sur son ordinateur, surfant sur internet et expérimentant toujours de nouvelles choses. Sa curiosité naturelle et son intelligence rare lui permettaient d’exceller dans ses études malgré son absentéisme. Il prenait d’ailleurs un malin plaisir à rappeler aux personnes lui faisant des remarques désobligeantes à ce sujet, que les plus grands de ce monde tels que Bill Gates ou encore Mark Zuckerberg étaient parvenus à accomplir de grandes choses en laissant leurs études de coté. Ainsi, il mettait tout son temps et son investissement dans ses projets personnels.
Fort de son expérience dans les domaines de la programmation et du piratage, Paul avait atteint un niveau que ses professeurs qualifiaient de « prodigieux ». Il avait par exemple mis au point un logiciel permettant de détecter la méthode de chiffrement et ainsi, de « cracker » quasiment n’importe quel code. Pas un seul ne lui avait encore résisté. Sa passion pour l’informatique tenait du fait que pour n’importe quel problème, « il y avait toujours une solution ». Dans ce monde fait  d’octets et de lignes de codes, il se sentait libre de faire ce qu’il voulait, car tout lui paraissait possible, ses rêves n’avaient ainsi plus de limite.
Paul avait grandi dans un petit quartier de Bobigny, dans le « 9-3 » comme ils disent. Repéré dès son plus jeune âge comme un enfant précoce, turbulent et lassé du faible niveau de l’enseignement qu’on lui proposait, il avait sauté deux classes. Ceci lui permis de retrouver un semblant de stimulation intellectuelle… durant quelques mois tout au plus. Ainsi, Bac’ en poche à 15 ans, Paul dû déménager pour étudier à la Sorbonne c’est alors que son attrait pour l’informatique atteint son paroxysme. La différence d’âge qu’il avait avec les autres étudiants parfois plus vieux de trois ou quatre ans l’avait progressivement isolé. Cependant, cette situation ne le dérangeait pas outre mesure, il aimait réfléchir, rêver pendant des heures, penser à son avenir. Ces moments de solitude décuplaient sa volonté de toujours aller plus loin et de faire de grandes choses. C’est de cette manière, au calme du bois de Boulogne, que son talent s’exprimait le mieux. Il savait qu’un jour son talent serait reconnu de tous. Conscient de son intelligence hors-norme, il tentait sans cesse de trouver une nouvelle idée capable d’alimenter sa fortune. Au cours de ces quelques années universitaires, il avait déjà amassé plusieurs milliers d’euros grâce à ses logiciels. Il s’efforçait ainsi de toujours découvrir de nouvelles possibilités innovantes et ingénieuses. Cependant, ces derniers temps, son machiavélisme et son envie grandissante d’aller plus loin l’avaient poussé à se servir de son intelligence pour d’autres projets. En effet, il lui était possible de s’introduire dans n’importe quel serveur, d’espionner n’importe quel ordinateur et d’accéder à n’importe quel type de données. Il réalisait alors toutes les possibilités qui s’offraient à lui. Partant de cette idée et avec sa persévérance habituelle, il s’était attiré les bonnes grâces d’un groupe de mercenaires trouvés sur divers forums dont il avait le secret.  Ainsi, il organisait depuis son écran d’ordinateur des braquages de petites banques dont il avait au préalable piraté les codes d’accès des portes d’entrées et des coffres. Ses diverses tentatives s’étaient révélées très fructueuses. Son business commençait à prendre une envergure considérable et le côté lucratif l’encourageait à explorer de nouvelles opportunités. Son âme de compétiteur le poussait au dépassement de soi et braver les interdits sonnait à ses oreilles comme un défi  à relever. Les défis, il adorait ça !  
Il était 18h, en pleine heure de pointe, Paul pris le métro 5 en direction de « Place d’Italie » afin de rejoindre son appartement ou, comme il aimait le désigner, « son QG ». Il habitait un petit F2 dans le 13e. Habiter dans cet endroit cosmopolite lui rappelait son « 9-3 » natal, lui conférant ainsi un sentiment de réconfort. Cette émotion que lui procurait son quartier valait bien le déplacement et lui donnait une raison de passer une demi-heure matin et soir dans la fournaise des transports bondés. Paul sentit alors dans sa poche que son téléphone vibrait. Il décrocha : « 
—   J’écoute ?
—   Tout s’est déroulé comme prévu, commença un homme d’une voix rauque
—   Vous m’en voyez ravi, rétorqua-t-il. Attendons à présent.
—   Compris. »
La conversation s’était achevée aussi sèchement qu’elle avait débuté. Paul esquissa un sourire. Le sourire satisfait qu’il arborait lorsqu’il avait la certitude d’avoir un coup d’avance sur ses adversaires.
      Une fois arrivé chez lui, Paul ne prit même pas la peine de ranger ses affaires, il sauta sur sa télécommande et alluma la télévision, le journal de 20h allait débuter. Claire Chazal fit alors son apparition sur son petit écran :
« Madame, Monsieur, bonsoir. Voici les gros titres de l’actualité : Tokyo choquée après un coup de feu sur une camionnette de la célèbre multinationale WWG ayant provoqué l’accident du véhicule. Ce dernier fut par la suite pillé par des malfrats cagoulés et armés… »
Paul sauta sur place, lançant un « Ça y est ! » triomphant. Son talent allait enfin être reconnu de tous.
« Nul ne sait pour le moment l’objectif de cette attaque et aucun des malfaiteurs n’a encore été identifié. La police nippone explore pour le moment différentes pistes qui pourraient permettre d’en apprendre plus sur ce dramatique incident »
Il se réjouissait. Il savait que les journaux bluffaient, la police n’avait aucune piste. Il en était persuadé. Comment un étudiant, tapis dans l’ombre à l’autre bout de la planète pouvait-il laisser la moindre trace ? La première étape de sa nouvelle opération venait de toucher au but et l’effet produit était bien au delà de ses espérances. Toutes les chaines de télévision diffusaient les images du braquage et les réseaux sociaux regorgeaient de vidéos amateurs de passants se trouvant sur les lieux. Cette audience inespérée lui donnait à son égo une nouvelle dimension.
 
 
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Chapitre 3 : La piste
 
Aikyo Shiwaze croulait sous la paperasse administrative. Le téléphone ne cessait de sonner. Elle recevait des dizaines d’appels provenant de témoins du braquage qui, ayant vu les images à la télévision, avaient décidé d’apporter leur contribution. Bien qu’elle pensait que ces gens cherchaient à se rendre importants, Aikyo n’avait d’autre choix que de les recevoir un par un. Lorsqu’une telle affaire se produit, une carrière peut basculer du tout au tout et elle avait bien l’intention de saisir cette opportunité pour faire, elle aussi, parler d’elle. C’était une belle jeune femme. Ses cheveux d’ébène encadraient ses traits fins et faisaient ressortir la profondeur de ses yeux d’un noir intense, lui donnant un air malicieux. Elle haïssait cet aspect de son travail. Faire le standard téléphonique, ce n’était pas pour elle. Lors de l’incident, deux jours plus tôt, elle avait donné sa carte de visite à nombre de témoins de la scène. Aussi, recevait-elle des dizaines de propositions de rendez-vous par téléphone. Elle était exaspérée. Dans ces moments, elle maudissait son physique. Lassée, elle transféra sa ligne vers celle de sa secrétaire et, saluant quelques collègues, quitta son bureau.
Assise à la terrasse d’un fast-food, Aikyo ruminait les images de l’accident essayant de repérer quelque chose qui pourrait lui donner une piste. Elle irait l’après-midi rendre visite au directeur de la WWG afin de lui poser quelques questions. Malheureusement elle ne pensait pas obtenir une grande aide de sa part sur l’identité des criminels. Elle avait beau retourner la situation dans tous les sens, rien de plus ne lui apparaissait. Elle se devait de résoudre cette enquête, c’était un véritable tremplin pour sa carrière. Cette enquête pourrait apporter gloire et honneur sur sa famille. L’aspect familial était primordial dans la culture japonaise. Elle était décidée, elle se battrait jusqu’au bout.
14h30, l’immense building de la WWG dressé devant elle, Aikyo pénétra dans le hall. Apercevant une femme derrière un comptoire, elle s’avança : « 
—   Bonjour, je suis de la police et j’ai rendez-vous avec monsieur Nakashima. Pouvez-vous m’indiquer le chemin ?
—   Mais certainement, prenez l’ascenseur sur votre droite et allez jusqu’au 75e étage. Là, vous arriverez dans un long corridor et le bureau de monsieur Nakashima se trouve tout au fond.
—   Merci bien.
—   Je vous en prie, j’informe monsieur Nakashima de votre arrivée imminente. »
Aikyo se dirigea donc vers l’ascenseur. Elle n’aimait pas ce genre d’endroits, étriqué et peu lumineux. Elle avait l’impression d’étouffer. Et le nombre incalculable d’étages restant ne la rassurait pas vraiment.
            La sonnerie de l’ascenseur retentit, les portes automatiques s’ouvrirent et Aikyo pénétra dans un long, très long couloir blanc uni dont le sol était fait en marbre. Arrivée à l’autre bout, l’un des bureaux portait l’inscription « M.Nakashima ». Aikyo avança sa main pour toquer à la porte, mais celle-ci s’ouvrit d’elle même, laissant apparaître un vieux monsieur grisonnant. « 
—   Entrez, je vous en prie, proposa-t-il.
—   Je vous remercie de m’accorder un peu de votre temps, je m’appelle Aikyo Shiwaze, je suis l’enquêtrice responsable de l’affaire.
—   J’ai entendu parler de vous, et ma secrétaire m’a informé de votre venue. Cependant, concernant mon temps, vous reconnaitrez que la police ne me laisse pas vraiment le choix, dit-il avec un sourire moqueur. Nous avons tous été choqués par ce qui s’est passé. Mes employés ne sont pas rassurés, et à juste titre. Je compte sur vous pour retrouver ces coupables.
—   C’est pour ça que je suis là. Que pouvez-vous me dire sur l’accident ?
—   Je n’en sais pas plus que vous, je sais qu’une de mes camionnettes a été braquée et que par chance, mes hommes ont eu la vie sauve.
—   Sur les images filmées on a pu voir les agresseurs voler le contenu de votre véhicule. Que cherchaient-ils d’après vous ?
—   Je n’en sais absolument rien, cette camionnette ne contenait que des solutions chimiques et ustensiles destinés à la recherche. Rien de bien important, en somme.
—   Et pourquoi se seraient-il attaqué spécifiquement à la WWG ? Je veux dire, il existe bien d’autres entreprises de cette envergure. Alors pourquoi vous ? demanda-t-elle
—   Eh bien vous savez, différents éléments que nous produisons coûtent un certain prix, ils pourraient tout à fait se revendre très cher et rapporter gros.
—   Vous pensez donc à un trafic de matériel biologique ? Une sorte de marché noir ?
—   Je ne pense à rien, mais c’est une possibilité, répondit-il.
—   Monsieur Nakashima, commença-t-elle, choisissant ses mots avec précaution, je crois savoir que vous possédez une unité de recherche et développement au sein de vos locaux. Puis-je savoir sur quel sujet vous travaillez ? »
Monsieur Nakashima prit une profonde inspiration et reprit : « 
—   Je suis navré, mais je ne peux pas vous en parler. Avec la virulence de l’espionnage industriel de nos jours, nous ne pouvons pas prendre le risque que des informations cruciales nous concernant se retrouvent dans la presse, expliqua-t-il calmement.
—   Dans le cadre de cette enquête j’espérais que vous feriez preuve d’un peu plus de coopération, rétorqua-t-elle, agacée.
—   Chère Madame, cet entretien s’arrête ici. Je vous souhaite une agréable fin de journée. »
Aikyo resta impassible, la discussion s’acheva brusquement. Elle prit alors congé. Elle traversa la grande porte d’entrée du bâtiment et sortit son téléphone « 
—   Allo, Hiro ?
—   Oui, qu’y a t’il ?
—   Je sors de chez Nakashima, il nous cache quelque chose ! Fouilles pour voir si tu peux trouver quoi, fais jouer tes contacts, sois inventif. Je veux découvrir ce qui cloche.
—   Compris ! »
Elle le savait, Tsukune Hiro, son second, était le mieux placé pour découvrir ce que les gens cachaient. Au cours des précédentes enquêtes, elle avait pu constater que les secrets les mieux gardés n’avaient pas pu lui résister. Elle comptait sur lui, elle lui accordait une entière confiance. A présent, il était tard, Aikyo reprit le métro par la station la plus proche en direction de son appartement. Sa petite demeure était un symbole de sobriété. Aikyo avait toujours privilégié le côté fonctionnel à l’esthétique. Elle était d’un pragmatisme à tout épreuve. Seule depuis plus de 3 ans. N’ayant jamais su garder un homme plus d’un an, elle était l’archétype de la femme moderne dont la priorité est placée sur le travail, laissant l’aspect sentimental de côté. Ainsi, elle subissait régulièrement les remarques de ses parents qui espéraient qu’elle trouve un jour un homme capable de la rendre heureuse, de lui faire prendre conscience des choses « réellement importantes de la vie ». L’amour, la passion, les relations en générales ne lui avaient jamais souri. En bonne féministe, elle désirait être reconnue pour ses talents et sa capacité à travailler dur. Elle ne voyait alors pas l’intérêt de s’encombrer d’une personne susceptible de la détourner du droit chemin vers la réussite. Malgré ses airs fiers et sa façon de rester indifférente à sa solitude, elle ne pouvait nier qu’en cette période tumultueuse et stressante, un soutien n’aurait pas été de refus. En cette fin de soirée, une coupe de glace lui ferait office de réconfort.
 
 
Chapitre 4 : L’intrusion
 
      Alan était de retour dans les bureaux de la WWG. Tous ses collègues ne parlaient que du braquage. Il était comme envahi. Lui, qui avait voulu se reposer pour laisser les choses s’apaiser, constatait avec horreur que rien n’avait changé. Il s’assit à son bureau et démarra son ordinateur. Son rôle consistait à élaborer un système de sécurité informatique et réseau complet. Il assurait ainsi la confidentialité des transferts d’information au sein de l’entreprise et le contrôle des allées et venues du secteur de recherche de l’entreprise. Alan s’apprêtait à vérifier les données de la veille, il fallait vérifier que tout était resté en ordre durant sa journée de repos. Il consulta alors les ouvertures et fermetures des portes, vérifiant à chaque fois le nom de la personne ayant apposé son empreinte digitale ainsi que leur visage. Les portes des laboratoires disposaient de trois systèmes de sécurité. Il fallait tout d’abord taper un code à l’aide d’un digicode situé sur la droite de la porte. Ensuite, un testeur d’empreinte digitale devait être utilisé. Ces deux actions devaient impérativement se dérouler dans cet ordre et uniquement dans cet ordre. Enfin, une micro-caméra incrustée dans le blindage de la porte prenait un cliché de la personne postée devant. La prise de photo était déclenchée lorsque la personne posait son doigt sur le testeur d’empreinte digitale. Le signal électrostatique du corps alimentait la micro-caméra en passant par le testeur d’empreinte. Alan n’était pas peu fier de ce système dont il était à l’origine. De toute évidence, rien d’anormal n’était survenu durant les dernières vingt-quatre heures. Il avait pu reconnaître le visage de tous les employés ayant pénétré dans la zone sécurisée. La prochaine étape de la vérification concernait à présent les transferts de données. Il activa la détection d’anomalies grâce à son logiciel. Cette opération nécessitait un peu de temps dû à la quantité considérable de données analysées. Alan décida qu’il était temps d’aller prendre un café. L’opération pourrait ainsi continuer son déroulement.
      A peine s’était-il levé de son siège qu’un « bip » sonore récurant se fit entendre. Sur son écran apparaissait en lettres capitales rouges « intrusion externe détectée ; IP : inconnue ; 16h24 ». Alan crut alors que le ciel allait s’écrouler, ses mains devinrent moites. Comment était-il possible qu’une personne extérieure à l’entreprise s’immisce dans  son réseau ultra-sécurisé ? Pire que cela, l’adresse IP était inconnue. « Inconnue », ce mot résonnait dans sa tête et  provoquait chez lui la plus totale incompréhension. Etait-ce une défaillance de son logiciel ? Un bug était plausible. Alan relança le test diagnostique. Au bout de deux minutes, la même alerte apparu. Plus de doutes, il y avait bien eu une intrusion étrangère. Comment quelqu’un avait-il bu berner son logiciel et maintenir son IP secrète ?  Alan restait abasourdi. Outre la torpeur qu’il ressentait en associant l’idée d’un espionnage avec l’agression de l’avant veille, il était honteux. Il avait été battu, lui le génie archi-diplômé. Jamais il n’avait eu à faire face à une telle humiliation.
      Reprenant peu  à peu ses esprits, Alan devait rétablir la sécurité et référer de cette violation de réseau à la hiérarchie. Il ouvrit sa boite mail intranet et informa son patron, M.Nakashima des faits. La réponse ne se fit pas attendre, deux minutes plus tard, un mail greffé de la mention « Urgent » arriva. Celui-ci provenait de Nakashima en personne. La gorge serrée, Alan ouvrit le message : « Dans mon bureau, tout de suite ! ». Direct, sobre. Nakashima n’avait pas pour habitude d’aboyer ses ordres de la sorte aussi, Alan comprit qu’il n’était pas le seul marqué par les récents événements et qu’il risquait de passer un sale moment...  
      Alan poussa la porte du bureau de son patron. Lui, les traits fermés, le regard grave, prit une longue inspiration avant d’ajouter : « 
—   Alors ?
—   Alors, quelqu’un a réussi à déjouer notre système de sécurité réseau et à s’introduire dans notre base de données.
—   Qui cela peut-il être ?
—   Je n’en sais rien, l’adresse IP était inconnue, aucun moyen de connaître sa provenance. La seule certitude : la personne n’est pas de l’entreprise. Il s’agit bien de quelqu’un d’extérieur.
—   Bon Dieu, jura-t-il. Cela signifie que toutes nos données ont pu être utilisées ! Y compris nos données confidentielles ?
—   J’en ai bien peur…
—   Il faut absolument faire quelque chose ! Pensez-vous que cela peut avoir un lien avec l’agression de mes employés l’autre soir ?
—   Non, l’intrusion a eu lieu après le braquage, je ne pense pas que les deux soient liés.
—   En êtes-vous certain ? Avez-vous vérifié les connexions le jour de l’incident ? »
Nakashima pointait là une faille dans le raisonnement d’Alan. S’il avait bien testé les connexions de la veille, celles concernant le jour du braquage auraient du être testées durant son jour de repos. Il n’avait donc pas pu vérifier. Alan reprit : « 
—   Vous avez raison, je vais aller éclaircir tout ça.
—   Bien, tenez-moi informé.
—   C’est noté. »
Alan se retira, priant pour ne rien découvrir de suspect.
      De retour à son bureau, il se pressa de lancer le scan des connexions comme on le lui avait demandé de faire. Il regardait son logiciel opérer, crispé et tendu. Après quelques minutes, il tressaillit, le même message d’intrusion externe apparaissait sur son écran. Il laissa échapper un « Oh putain ! ». Une bouffée de chaleur l’envahit. Il tremblait presque. Il déglutit avec difficulté. Il resta ainsi une minute, fixant le message rouge clignotant sur son ordinateur. Il se leva d’un bond et couru jusqu’au bureau de Nakashima. Poussant la porte en trombe, il manqua de tomber en faisant irruption dans la pièce. « 
—   Vous aviez raison ! Il y a bien eu une connexion la veille du braquage.
—   C’est bien ce que je craignais
—   Que dois-je faire ?
—   Vous, vous ne faites rien. J’appelle la police, nous verrons bien ce qu’ils nous diront. La porte est juste là.
Décidément, Nakashima devait être passablement éreinté par ces péripéties pour abuser de formules aussi cavalières.
      Peu de temps après, Alan vit une charmante jeune femme toquer à son bureau. Il se leva et lui ouvrit. Il reconnut alors l’enquêtrice qui l’avait interrogé le soir du vol : « 
—   Ah, c’est vous. Bonjour
—   Bonjour, Monsieur Beaker. Il me semble que vous aviez oublié de me préciser votre fonction au sein de la WWG durant notre précédent entretien.
—   C’est vrai, je vous prie de m’excuser, mais je ne voyais pas ce que cela pourrait apporter à l’enquête.
—   Passons, on m’a parlé d’une histoire de connexion intempestive sur vos réseaux sécurisés, c’est bien ça ?
—   A vrai dire, il s’agit de deux connexions. Dont l’une ayant eu lieu avant les faits de l’autre soir. Nous avons donc jugé bon de vous en informer.
—   Et vous avez bien fait ! D’où proviennent ces connexions ? Pouvez-vous identifier une zone où chercher ?
—   Hélas non, le fumier a parfaitement masqué ses coordonnées. Il a réussi à passer outre mon système de décodage.
—   Comment pourrions-nous réussir à le coincer ?
—   Il faudrait être présent durant sa connexion et établir une triangulation manuelle. Mais cela prendrait du temps, et je doute qu’il reste connecté suffisamment longtemps pour réussir.
—   Hum… je ne suis pas sûre de tout saisir, mais qui sait, peut-être aurons nous un peu de chance. Bref, ce sera tout pour cette fois. Si jamais il réapparait, passez moi un coup de fil dans la minute !
—   Entendu. »
Alan observa la silhouette élancée de la belle japonaise s’éloigner dans le couloir. Il s’était toujours émerveillé des traits fins et délicats des femmes du pays du soleil levant. Contrairement aux américaines souvent surfaites, ces femmes faisaient preuve d’un séduisant naturel. S’il n’avait jamais entretenu de relations avec des japonaises, l’idée ne lui aurait pourtant pas déplu. Chassant ces idées de ses pensées, Alan se remit au travail.
      12h10, l’heure de sa pause déjeuner, Alan traversa la rue pour acheter un sandwich. Il était navrant de constater que les fast-foods à l’américaine avaient réussi à envahir les rues japonaises. Il se disait souvent : « au moins, je ne suis pas dépaysé ».  Avalant une bouchée de son jambon-beurre-cheddar, le regard vague, il repensait aux messages en lettres rouges. Il se demandait « comment ? ». Pourtant, aucune réponse ne lui parvenait. Une fois son déjeuner englouti, Alan remontait les étages de la tour pour rejoindre son bureau. A peine entré, le même message que précédemment clignotait sur son écran d’ordinateur. Alan se précipita vers son fauteuil. Le vil était connecté en ce moment même. Alan devait agir. Il réalisa une triangulation manuelle, méthode dont il avait le secret. Enchaînant les invites de commandes à une vitesse défiant toute concurrence, il afficha l’IP : « 123.789.345.34 », puis celle-ci clignota et une autre série de chiffre apparut « 367.926.367.73 ». Incompréhensible. Qu’était-il en train de se passer ? Pourquoi l’adresse avait-elle changé ? Soudain, l’adresse se métamorphosa une fois de plus, et encore. L’adresse changea une bonne douzaine de fois avant de s’effacer complètement, laissant Alan bouche bée, sans voix. L’utilisateur n’était plus en ligne. Alan avait loupé sa chance. « Eh * ! ». Un message apparu alors sur son ordinateur : « Bien essayé, Monsieur Beaker. Qu’avez-vous pensé de ma démonstration ? Amusant non ? Moi, j’ai beaucoup ri. A bientôt ». Alan était estomaqué. Il n’en croyait pas ses yeux. Une véritable provocation. Cet abruti le cherchait vraiment à l’humilier. Il voulait une compétition, il serait servi. Il inspira lentement et pris son téléphone. Il composa le numéro inscrit sur la carte de visite de Aikyo Shiwaze. « 
—   Allo ?
—   Shiwaze, qui est à l’appareil ?
—   C’est Alan Beaker, de la WWG. Pardonnez-moi de vous déranger, il a recommencé. J’ai tout tenté, mais impossible de le localiser.
—   Malgré votre méthode de triangulation ?
—   En réalité, c’est comme si son IP rebondissait d’un coin à un autre de la planète. Impossible de savoir où il se trouve réellement.
—   Je vois…il nous a encore eu. Je vous recontacte plus tard. Merci du renseignement. »
Si Alan n’en revenait toujours pas de cette véritable « claque » qu’on venait de prendre, paradoxalement, les événements de ce matin avaient ravivé chez lui une sorte de motivation. Il y avait longtemps que son intelligence et sa curiosité n’avaient pas été mises à telle épreuve. Aussi, était-il particulièrement remonté. Sa seule envie était de s’élever au dessus de cette ordure, de le doubler. Il voulait lui montrer que personne ne surpasse Alan Beaker. Cela lui rappelait ses jeunes années, lorsque la concurrence était à son comble et que sa combativité lui avait permis d’atteindre sa situation actuelle. Il fallait trouver une solution, il devait trouver LA solution. Cette situation l’avait piqué au vif, s’il devait travailler jour et nuit pour surclasser son concurrent, il était prêt à le faire. C’était peut être là, le piquant qu’Alan attendait depuis longtemps dans sa vie.  
 
 
 
 
 
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